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L’histoire…

l’église de Pernant est un édifice relativement ancien. Sa longue histoire à probablement débuté durant l’époque carolingienne : un document du Roi Charles le Simple fait en effet mention d’un édifice chrétien primitif en l’an 898. Celui-ci fut placé sous le patronage de Saint Léger, martyr du VIIème siècle ayant eu beaucoup d’influence et de renommée dans les régions du nord de la France. Au XIème siècle, le village de Pernant dépendait sauf son église d’un grand monastère soissonnais, Saint Crépin le Grand. Sous l’influence de l’évêque local nommé Heddon, le monument fut rattaché en 1063 au monastère par ordre du Roi Philippe Ier et y resta propriété plus de 200 ans sans interruptions.
Jusqu’au XVIIIème siècle, l’église avait bénéficié de nombreux agrandissements et travaux : au XIIème siècle, on reconstruisit la nef et la façade puis un clocher, au XIIIème siècle, on ajouta un transept voûté à l’abside. Avec ces différentes périodes de travaux, l’édifice possède deux styles architecturaux, à savoir le gothique et le roman. L’église affronta la révolution, elle n’eût qu’à déplorer la perte d’une cloche, pour une restante. il ne faut cependant pas oublier la première Guerre Mondiale. La proximité du front causa au village beaucoup de dégâts. L’église, touchée à partir de 1917, fut amputée de la grande flèche de son clocher, d’une partie du transept et de ses collatéraux plus ses charpentes. A l’intérieur, les dégâts touchent principalement le mobilier. Ainsi disparurent autels, retable, tableaux, fresques et boiseries. Elle fut restaurée correctement dès 1919 et il faut remarquer que la pierre a été utilisée pour les rénovations, alors que le béton était très largement utilisé. Elle fut classée Monument Historique en février 1920 mais ne reprendra jamais sa forme d’antan, les travaux se sont vus simplifiés au vu du nombre considérable d’édifices détruits ou endommagés a rénover. Elle bénéficiera cependant de l’ajout de mobilier du style des années folles : l’Art-Déco.

La Visite…

L’église Saint Léger de Pernant est une église rurale, donc aux dimensions relativement modestes. Elle est de construction simple et adopte le plan type d’un tel monument : la construction en croix latine (voir fin du document, un plan sera disponible ainsi qu’un lexique).
Après avoir gravi la sente d’accès et franchi le portail, le visiteur se retrouve dans un agréable jardin fleuri en saison où se situe sur l’une de ses bordure l’église. Ce jardin, qui est depuis la construction de l’église maintenu par les grands murs dominants la route, était jusqu’a la première Guerre Mondiale le cimetière de la commune. il fut après les combats reconstruit prés du Bois des Brûlés, sur l’autre versant de la vallée.
Reconverti en jardin, le parc présente encore quelques éléments de l’ancien cimetière : deux pierres tombales sculptées en calcaire dans un coin au dessus de la route, une croix métallique dans le collatéral Sud de l’église (soit coté Mairie) et un grand calvaire de pierre à quelques mètres de la grande porte de l’église. Le jardin est un lieu de mémoire : on peut observer autour du calvaire la tombe d’un Lieutenant du 17ème R. l. tombé au village, ainsi qu’une pierre commémorant le décès d’un lieutenant en 1940.
Si le visiteur suit l’allée principale du parc, il arrive ensuite à la façade de l’église, soit la face du monument donnant sur le versant de la vallée. Construite vers l’an mil et reconstruite à l’identique en 1170, elle possède plusieurs éléments remarquables : on notera la présence d’un portail gothique a trois arches qui reposent sur six colonnettes ornées de la même façon que dans la cathédrale de Soissons ou dans la façade de l’abbaye Saint-Jean des Vignes de la même ville.
Une cigogne sur le toit de l'égliseEnsuite, on remarquera que ce portail est surmonté d’un mur triangulaire aux angles relativement aigus appelé «  gâble ». Ces éléments gothiques se fondent ensuite dans un mur aux caractéristiques romanes : on y observe trois fenêtre en plein cintre, a savoir que deux donnent dans la nef et une sur le grenier, et de puissants contreforts qui soutiennent l’ensemble.
En prenant le sentier pavé réalisant le tour du monument en partant de la façade, on longera l’un ou l’autre des deux collatéraux de la nef. Ce ne sont plus que de simples murs percés de quatre baies romanes et d’une porte. Avant la guerre, ils étaient différents : chacun d’entre eux possédaient deux grands vitraux de chaque côté de la porte, mais vu qu’ils étaient plus hauts que le mur lui-même, il furent installés dans une lucarne qui dépassait du toit. Ce toit était différent aussi : au lieu d’avoir une toiture pour le vaisseau central et une toiture pour les collatéraux, il n’y en avait qu’une seule qui recouvrait toute la nef. Ainsi, les murs supérieurs du vaisseau, au dessus de la toiture des collatéraux, donnaient sur les combles. Si l’on longe les murs des collatéraux, on arrive ensuite à l’un des bras du transept. Les amateurs de sculptures remarquerons qu’à la base de la toiture du bras sud (côté mairie), de chaque côté, se trouvent huit figures sculptées. Certaines sont fort bien conservées, mais d’autres n’ont pas résisté aux guerres ou au temps. Un local pour les religieux a été construit en prolongement du bras du transept en question. Se profile aussi la tourelle d’escalier au long du clocher, sur sa face Sud. Sur la toiture du bras Nord (coté Aisne), on observera une curieuse cheminée dont l’utilité nous est inconnue. Ce bras du transept fut fort endommagé durant la guerre, sa construction extérieure est très simple. Sa face coté chœur (Est) était autrefois percée d’une baie en cercle, qui fut détruite pendant la Première Guerre Mondiale. En poursuivant le tour de l’édifice, on arrivera à son extrémité Est, c’est-à-dire l’abside. Cette partie des monuments est généralement dirigée vers l’est, vers Jérusalem, car elle est celle qui est la plus sacrée aux yeux des Chrétiens. L’abside possède un toit en pierre, assez rare dans nos régions, et trois baies en plein cintre qui possèdent les trois seuls vitraux polychromes de l’église.  Avant guerre, la baie du centre était obstruée du fait de la présence du retable disparu juste derrière à l’intérieur. Chaque baie est décorée par de petites colonnettes, et on observera un alignement particulier de blocs de pierres rectangulaires à la base du toit.
Dominant toutes les parties décrites précédemment, le clocher est une tour rectangulaire très massive dont la construction remonte au XIIème siècle. Il est construit au dessus de la croisée du transept. Trois de ses faces sont percées de baies dites accouplées (elle ont un pilier en commun), dont l’ouverture diminue par degrés au fur et à mesure de leur enfoncement dans le mur. Ces degrés, appelés «  Archivoltes », reposent sur six colonnettes aux chapiteaux ornés de feuillages. Ce motif sculpté se répète ensuite sur tout le pourtour du clocher. On remarquera que cette bande sculptée est plus ou moins détaillée selon les trois faces, et est la plus jolie sur la face Nord (coté Aisne). Chaque colonnette dans les baies sont à leur base décorées de tores et de feuilles sculptées, mais sont peu visibles du sol. A chaque angle de la tour, on notera la présence d’une colonnette qui permet d’adoucir’ ces derniers, et de renforcer l’esthétisme de l’ensemble. Avant la guerre, le clocher possédait un superbe toit en flèche rappelant les clochers de montagne. Il fut malheureusement détruit lors des bombardement en 1917/1918. Un nouveau toit fut construit et s’apparente à une simple pyramide.
On rejoint l’intérieur de l’église par deux portes. L’une, principale, se situe au grand portail, et permet un accès direct au vaisseau central ; l’autre permet d’entrer dans le collatéral Sud. Une troisième porte, désormais scellée, permettait autrefois de rentrer dans le collatéral Nord. Le vaisseau central de l’église est une grande pièce rectangulaire bordée par les deux collatéraux Nord et Sud, par le mur de la façade à l’ouest, et par la croisée du transept à l’Est. Sa particularité est de posséder un plafond lambrissé. il faut noter que ce plafond ne fut pas a l’origine plat mais courbe. il était en bois, et sur la voûte qu’il formait était appliqué un tissu. il fut aussi détruit par les bombardements de la guerre. On le remplaça par un simple plafond-plancher, il sert en effet de plancher au grenier. Les collatéraux sont séparés du vaisseau central par un mur percé de cinq arches gothiques soutenues par cinq piliers, dont un soutient aussi la voûte de la croisée et le clocher. Au dessus de ces arches on remarquera les fenêtres hautes de la nef, qui diffusent à toute heure de la journée une forte lumière à l’intérieur. Le vaisseau central est coupé en deux par une belle grille en fer forgé datant de 1760, on retrouvera les battants de porte dans le collatéral Sud. Cette grille sépare désormais les religieux des fidèles On peut observer une chaire de style Art-déco datant de la reconstruction, en remplacement d’une ancienne détruite. Le vaisseau central fut avant 1917 décoré de nombreux tableaux et de tapisseries aux effigies religieuses, ainsi que de plaques portants des messages, on en retrouve la trace autour de la grande porte.
L'église Saint-Léger - © Photo Thomas MartinLes collatéraux sont de simples couloirs en bordure du vaisseau. Possédant tous deux un plafond en bois, ils possèdent du mobilier religieux : au Sud on retrouvera les stations d’un chemin de croix, un autel relativement ancien où sont déposées deux vierges, à savoir une récente, et une du XIVème siècle polychrome, qui fut découverte dans un trou de mur après un bombardement en 1917-1918 ; tandis qu’au Nord on retrouvera une statue métallique récente de saint, ainsi qu’un remarquable baptistère Art-déco, plus quelques stations du chemin de croix. il faut aussi y constater la présence d’une inscription funéraire du XVIIIème siècle où figure le nom de « Dupleix », qui furent les propriétaires du château pernantais quelques temps. Il faut remarquer quelques inscriptions à la première fenêtre en partant de la croisée du collatéral Sud. Ces deux éléments du monuments permettent d’accéder aux croisillons du transept. Les croisillons sont les salles voûtées faisant office des bras de la croix que forme l’église. Le croisillons ainsi que la croisée du transept sont de style gothique. Le croisillon Sud est celui des deux qui a eu à souffrir le moins de la guerre de 1914-1918. il possède deux baies gothiques situées sous une croisée d’ ogives à la clé sculptée. Cette croisée d’ogive repose d’une part sur deux piliers soutenant la croisée et le clocher, et sur deux colonnettes garnies de tores et de feuillages de l’autre. On peut accéder à un local de service par une petite porte. il faut noter la présence d’un autel Art-déco où se trouve le coffre destiné à recevoir un calice. Dans le croisillon sud, on remarquera les mêmes éléments mis à part, en raison de rapides travaux de restauration, que la clef de voute n’est pas sculptée, et qu’il s’agit d’un cylindre de pierre. il y a aussi un autel Art-déco, ou est posée une statue de saint relativement grande, ainsi que des éléments divers.
Entre les deux croisillons du transept se trouve la croisée. Cet élément est l’intersection du vaisseau central avec le transept et avec le chœur. Elie fut construite au XIIème siècle, et se situe sous le clocher. Un devine alors quelle est la fonction des quatre énormes piliers de soutien. Ceux-ci portent, avec le clocher, la voûte de la croisée. On remarque que sa clef est plate mais présente les traces d’une ancienne peinture : une fleur à quatre pétales se devine facilement. Les quatre piliers sont très décorés par des sculptures aux détails très fins, notamment à leur base ou sur leurs chapiteaux. On retrouve ainsi des motifs végétaux, tels du trèfle, des roseaux . Sur le pilier où se trouve l’accès au clocher, l’ancienne porte de l’escalier fut murée, on voit encore nettement sa trace. La croisée du transept est habituellement le lieu où se situe l’autel principal.
Avant-guerre, celui-ci était installé dans le chœur. il possédait un superbe retable, et était entouré d’une grille dont on devine encore les traces. Détruit pendant la guerre, le nouvel autel fut placé dans le vaisseau central. La croisée n’a donc actuellement pas d’utilité religieuse. Elle était avant la destruction entourée de boiseries qui allaient jusque dans le chœur. Elle n’a jamais récupérée ces dernières. L’autel de pierre qui y est installé date de la reconstruction d’après-guerre, en remplacement de l’ancien détruit. Autrefois complété par de belles boiseries, il est en est également dépouillé. Sa voûte est divisée par deux nervures, cela lui confère robustesse et solidité.
L’accès au clocher se fait par le pilier de la croisée située en bout du collatéral Sud. Une porte donne sur un raide, sombre et étroit escalier qui permet soit de rentrer dans le grenier du vaisseau, soit dans le clocher. Le plancher du grenier est très fragile, marcher dessus serai préjudiciable a celui qui le tentera. Le beffroi soutenant la cloche date d’avant la révolution, en témoigne encore l’attache  d’une deuxième cloche retirée à cette époque. On verra une date gravée : 1864.
il est un véritable enchevêtrement de poutres ancré dans la maçonnerie par trois madriers principaux. Son rôle est d’amortir les mouvements de la cloche pour ne pas faire éclater la pierre qui soutient l’ensemble, et de la porter. Fondue par Cavilliers, prés d’Amiens, elle est une des rares cloches ayant survécu aux bombardements de la première guerre. Sur son flanc est gravé en relief : « L’an 1874, le 6 septembre, j’ai été bénite par M. MULET Joseph curé desservant de Pommiers et de Pernant, en présence de M. BEZIERE, Maire, de M. Marco, Adjoint, et M. LEVEQUE, instituteur. J’ai été nommée Marie Joseph Sigrade. J’ai pour parrains et marraines tous les habitants de la commune et principalement ceux qui ont contribué à la refonte. » . Cette cloche est encore sonnée manuellement par un sonneur officiel.

Lexique

Nef

 

  Nef    Transept
 
  1. Vaisseau Central
  2. Collatéraux
  3. Croisillons
  4. Croisée du transept
  5. Chœur / Abside
   
 

Chapiteau : élément de forme évasée parfois sculptée qui couronne une colonne et lui transmet les charges qu’elle doit supporter.

Source : Mairie de Pernant, SAHS, Associations locales du Patrimoine.
Thomas Martin 2015 – Tous droits réservés.

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