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Les grandes lignes de l’histoire…

Dés l’an 898, le village de Pernant apparaît dans des archives de l’abbaye Saint-Crépin de Soissons  comme étant une de ses dépendances. En 1170 et 1253, une présence chevalière est attestée au village, en étant rattachée à une seigneurie qui dépendait de cette même abbaye. La première mention d’un château date de 1322, sur un document d’exemption de dime et de diverses taxes destiné à Guillaume de Bouclenay, alors Vicomte d’Acy et de Pernant.
Ce document informe sur la présence d’un château, d’une ferme et de carrières. On peut donc  penser que la construction du monument date de cette période.
Le monument passe de main en main au cours des siècles suivants. En effet en 1350, Jean de la Personne, gouverneur de la Bastille, y demeure puis ensuite son fils Guy.
En 1422, Jehan de Ploizy alors écuyer et propriétaire, doit s’appliquer au traité de Troyes et en conséquence se rendre.
En 1435, l’ensemble des dépendances revient à Robert d’Overbreuch, (héritier des vicomtes d’Acy). Ses possessions deviennent prisées et un capitaine de Compiègne, Guillaume de Flavy, épousa sa fille Blanche et proposa à Robert d’échanger ses propriétés contre une rentre de 300 livres. L’accord fut conclu mais il n’aura jamais payé la rente. Il fit emprisonner Robert et séquestra Blanche au château, en espérant de nouvelles terres. En 1444, Blanche se lia au seigneur de Berzy, Pierre de Louvain.  Ensemble, ils tuèrent Guillaume de Flavy et furent emprisonnés mais leur libération a été rapide en raison de leur réputation. Malheureusement Pierre de Louvain fut à son tour assassiné par un des frères de Guillaume de Flavy. Ils eurent des enfants dont deux qui furent propriétaires. L’un d’eux cède ses propriétés pernantaises au premier quart du 16ème siècle au capitaine du château de Pierrefonds, Jean de Gonnelieu. La famille de Gonnelieu posséda le domaine pendant près de 150 ans.

Le château perdit son rôle défensif pour devenir au fur et à mesure une grande demeure de plaisance. On y ajouta notamment. de nombreux aménagements et une aile renaissance au cours du 16ème siècle. Quelques changements de propriétaires on eut lieu jusqu’au moment ou la famille Dupleix s’en acquitta pendant près de deux siècles.

A la suite de mariages, le château passa sous plusieurs familles successives jusque 1920.

Durant la 1ère guerre mondiale, le château fut dévasté. il fut relativement épargné jusqu’en 1918 bien qu’étant proche du front. En juin et juillet 1918 il fut bombardé et les nombreux dégâts l’ont rendu inhabitable en le mutilant de murs et de son aile renaissance.
Le 18 juillet 1918, un état-major allemand complet et des centaines de soldats y sont fait prisonniers par le 26ème R. I.
A l’état de ruine depuis plus de 90 ans, il fut rénové et consolidé dès 2011 par M. Franklin HOET.

La visite des carrières…

Il est fort intéressant de remarquer qu’un profond fossé se situe à l’aplomb du flanc sud du donjon. L’on y accède actuellement par le grand passage voûté près de la route. De dimensions conséquentes, environ 30m sur 7, il est coudé au fond et se redirige vers le nord. Une hypothèse a été émise que ce bras se poursuivait autrefois jusqu’au flanc de la colline, isolant par conséquent la forteresse jusqu’à ce que son rôle défensif diminua.
Cette fosse dessert de nombreuses carrières ou « boves », certaines situées directement sous le donjon, et d’autres sous les terres avoisinantes. Le donjon a été construit avec les pierres extraites de toutes ces cavités, en conséquence de quoi de nouvelles dépendances ont été créés.
Elles ont notamment servi à l’élevage animal, en témoigne une gargouille en mouton face au donjon, et ce jusque récemment avec les nombreux râteliers bétonnés.
Les carrières situées sous le château et son ancienne aile renaissance sont les plus intéressantes. Commençons la visite par la première sous le donjon. La porte maçonnée franchie, l’intérieur est relativement sobre mis à part un pilier de consolidation. Deux éléments remarquables y figurent toutefois : deux trappes au plafond (inaccessibles dans le cadre de visites publiques). Une des trappes renferme un ancien escalier qui permettait de monter directement au sous-sol du donjon puis au rez-de chaussée. Un dispositif escamotable devait être installé pour y monter des carrières. La seconde trappe donne sur un boyau étroit où l’on se déplace sur quelques mètres en rampant, et qui aboutit sur une petite salle voûtée creusée d’un puits (profondeur ~40m). Ce dernier se prolongeait autrefois jusque la surface pour approvisionner le château. Le boyau arrivant dans la carrière n’est sans aucun doute qu’une rigole pour permettre l’accès à l’eau des bêtes, voire un accès de service. La petite salle était autrefois décorée du blason de Gonnelieu.
Une autre carrière intéressante est celle qui suit directement la dernière visitée en allant vers le fond du fossé.
Celle-ci est haute de plafond, et possède 3 accès : une porte vers le fossé, une autre vers la carrière sous le donjon, et une porte en l’air. Concernant cette dernière il est simple de remarquer que les murs sont percés de trous qui soutenaient des poutres et des planchers. On en déduit visuellement que la salle possédait au total 3 niveaux. La porte surélevée permettait de rentrer par le haut via un escalier que nous découvrions très prochainement. Le rôle de la salle n’est pas connu. mais elle pouvait servir de lieu de stockage. Un système d’échelles pouvait sans doute bloquer l’accès à la porte du haut en cas d’intrusion.
La porte suivante dans le fossé donne accès a un escalier qui montait dans la cour d’honneur du château, au pied de l’entrée, les marches ne s’arrêtent pas au niveau du sol, mais à hauteur d’homme. La raison en est toujours la sécurité : en cas d’entrée d’hommes dans le fossé, il faut les empêcher d’accéder au château. Un escabeau devait faire office d’escalier amovible.
Avant de ressortir de cette zone, il faut noter la présence de marques au niveau de l’entrée qui laissent deviner un système de fermeture : il y avait une porte très épaisse et un système de blocage à l’aide de madriers.
La carrière suivante fut utilisée pour l’extraction de pierre, puis murée à la renaissance mais accessible par le précédent escalier. Par la suite elle fut comme beaucoup convertie en étable.
Au fond du fossé, on observe bien le coude qu’il forme et le mur construit lorsque le danger  d’invasion disparu. On pouvait donc accéder au château par les terres. On peut remarquer également les restes de l’aile renaissance qui fut rattachée au flanc ouest du donjon. notamment la base d’une tourelle juste au coin du coude. La passerelle faisait autrefois la liaison entre cette aile et le jardin de l’actuelle propriété, alors potager.
La carrière du fond est assez impressionnante du fait de ses caractéristiques. Assez profonde. elle propose d’importantes portées entre les piliers, et on distingue beaucoup de traces d’une exploitation de pierre assez récente.
Par exemple, les murs sont découpés en plusieurs niveaux, ou même par endroit les découpes de pierre ont été effectuées mais la pierre est toujours en place. Des râteliers montrent qu’une exploitation agricole conséquente avait lieu. Au-dessus de l’entrée de la carrière on remarque les restes d’une habitation troglodyte dont la construction pourrait remonter au XVlème siècle. On retrouve des configurations semblables dans une grande carrière (fermée a la visite) sur le coté sud du fossé.
Le reste des carrières proposées à la visite est principalement issu du travail de la pierre concernant le château  (XVIème siècle).
Le fossé a permis de garder captifs un état-major allemand et une centaine d’hommes en juillet  1918.
Une information difficilement vérifiable atteste la présence de 700 moutons dans l’ensemble de l’exploitation. On remarquera la présence de pigeonniers et de clapiers.

L’extérieur du donjon…

On accédé au château proprement dit par l’escalier d’accès venant de la route. Celui-ci arrive sur la terrasse qui la surplombe, juste au pied de la tour, et offre une belle vue sur le village. La disposition de cet escalier permettait à la fois de défendre son entrée depuis la terrasse, ou encore du donjon lui-même. Une extension de la terrasse, rajoutée vers le XVIIIème siècle, surplombe l’entrée des carrières et rejoint l’ancien corps de ferme. L’accès au donjon est encore protégé par un rempart, isolant sa cour principale d’éventuels assaillants.
Au sud, le château présente un aspect conservé qui ressemble fort a celui d’avant la 1ère guerre mondiale. la partie couverte surplombait autrefois l’accès à la cour du château et abritait la herse. On remarque sur le mur un ensemble de pierre en arc brisé laissant deviner l’ancien passage qui passait sous la forteresse. Juste au-dessus de la fin de l’escalier, une curieuse fenêtre dans le rempart est le seul accès actuellement à l’ancien séchoir du château.
A l’est, une tour massive couronnée par un petit toit en ardoises faisait office de latrines. Sa partie basse est une fosse tandis que l’intérieur était aménagé pour subvenir aux besoins de l’habitant.  N’étant pas de plan carré bien que l’impression en soit forte, de curieux détails architecturaux (sortes de raccords) en partie haute font penser à un rehaussement.
La cour d’honneur, qui était isolée de l’actuelle ferme par un ancien bras du fossé carrière était uniquement accessible par le passage décrit précédemment, on retrouve en effet le même ensemble de pierres en arc brisé sur la face de la tour la dominant. Cette face, contrairement au sud, est totalement ruinée : éventrée par les obus de 1918, elle n’a jamais été reconstruite. Le puits du château arrivait dans une alcôve du rempart au pied de la tour. Un peut voir sur celle-ci différents niveaux inaccessibles. On remarque à l’arrière du donjon une curieuse extension qui  est accolée, et qui possède une porte et une fenêtre. Cette partie est la seule restante d’une ancienne aile de style renaissance qui fut rajoutée au donjon vers le XVIème siècle et détruite en 1918. La porte, dominée par un fronton, est le seul accès facile au donjon. Ce logis renaissance dominait le fossé des carrières,  et se terminait au niveau du coude qu’il forme par une tourelle.
Quelques passerelles permettaient d’y relier directement le jardin de l’autre côté. Du fossé, on peut encore distinguer la trace d’une d’entre elles qui fut couverte. Le logis fut à son tour annexée par une maisonnette au XIXème siècle. Le château a été beaucoup modifié à l’époque de la construction de l’aile renaissance. En effet, la base du donjon qui servait de passage vers la cour a été refaite de manière a pouvoir accueillir un sous-sol, une cuisine et un cellier. On accédait à l’époque à la tour par l’arrière (ouest), par une échelle escamotable ; cette entrée fut intégrée dans l’accès offert par le nouveau logis.

La visite du donjon…

La visite du donjon va se dérouler sur plusieurs niveaux : le sous-sol, le rez-de chaussée et le premier étage, les autres étant inaccessibles.

Le sous-sol : On accède au sous-sol du château par une petite porte de la face nord. C’est un ensemble de deux salles semi-enterrées présentant des caractéristiques intéressantes : la première étant un grand four à pain datant de l’aménagement des lieux à la renaissance, l’autre étant un escalier d’origine qui permet de relier le donjon à la carrière, c’est-à-dire au niveau d’une des trappes décrites précédemment. La seconde salle possède un ancien accès permettant d’aller a un poste de tir qui dominait l’entrée du fossé. Un remarque sur les murs de grandes traces laissant penser au passage de la herse.

Le rez-de-chaussée : On rentre dans le donjon par l’ancienne porte du logis renaissance. Tout l’aménagement intérieur de ce niveau date du  XVIème siècle. Dans le hall, une petite porte murée permettait l’accès à l’escalier allant aux carrières. la visite commence par la cuisine. C’est une grande salle dont la voûte est fort basse et a demi effondrée. On distingue encore une partie de l’âtre de la cheminée, et à l’intérieur les traces de la porte du séchoir. Une porte abritant un raide escalier permet d’accéder à un entresol (entre le RDC et le 1er étage) qui servait de remise.

Le premier étage : la visite se poursuit en empruntant l’ancien grand escalier de l’aile renaissance. Arrivé en sur le palier, plusieurs accès se dévoilent, mais il est proposé de prendre la première porte a droite, C’est-à-dire l’entrée originelle du donjon. On remarquera au plafond de cette entrée d’anciennes peintures présentant chevaliers et félins (peut-être un lien avec les seigneurs de Coucy). Un verra l’ancien accès muré dans la continuité du passage. On arrive ensuite dans la tour sud-ouest, dont la salle est totalement plâtrée. Quelques graffitis anciens sont a remarquer, de même qu’une ancienne porte vers le logis détruit. Cette salle communique avec l’ancien local de la herse. Situé au-dessus de l’ancienne entrée, la fenêtre propose une vue vertigineuse sur le fossé. Au sol, il est possible de remarquer l’ancienne fente de la herse. Le toit était autrefois plus haut pour pouvoir la remonter en totalité. Un aménagement du XVIème siècle a doté la salle d’une cheminée, et d’un accès direct vers la grande salle. Le parcours se poursuit dans la tour Sud-Est, qui est voutée d’ogive, puis dans les anciennes latrines de la tour Carrée.
En revenant sur le palier du grand escalier, on  continuera vers la seconde porte, il faudra observer le travail de toiture effectué récemment au deuxième étage. L’accès à l’ancienne grande salle du donjon se fait en empruntant la base de la tour Nord-Ouest, qui contient un curieux escalier en bois et plâtre. Quelques traces de peinture sont identifiables à sa base. Il permettait de desservir le second niveau. La grande salle, qui possède une dalle béton vétuste en guise de plancher, possède une grande cheminée (XVIème siècle) et était  autrefois éclairée par de grandes fenêtres. A la place du mur, la vue sur Pernant est intéressante. La tour Nord-Est permet quant à elle d’accéder au toit du rempart dominant la terrasse et à la fosse des latrines de la tour carrée. Celle-ci est d’ailleurs assez profonde (5 -6m).
Le deuxième étage possédait une grande salle adoptant une configuration semblable à celle du 1er, et des accès vers les salles offertes par les différentes tourelles. Il est également possible d’accéder a la toiture de la tour carrée via celle Sud-Est. Deux fenêtres ogivales éclairaient la salle principale. Un pouvait également y accéder par l’escalier du logis. Enfin, de ce niveau, la tour Sud-Ouest permettait de monter à l’ancien grenier sous la grande toiture.
La totalité des cheminées et le fournil du château sont superposés et partagent le même conduit.

En conclusion, redescendre par le grand escalier pour clore la visite du donjon.

Aujourd’hui, le château continue de se développer avec ses nouveaux propriétaires. Des informations sur le manoir qui développe des chambres d’hôtes sur https://www.pernant.fr/categorie/chambres-dhotes

Source : Mairie de Pernant, SAHS, Associations locales du Patrimoine.
Thomas Martin 2015 – Tous droits réservés.

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